Conférence du Pr Bernard Nordlinge : Intelligence artificielle en santé

2023, « année de l’IA »

Le terme intelligence artificielle (IA) a été forgé en 1956 par un informaticien américain, John McCarty, lors de la « conférence de Dartmouth » qui est un peu son acte de naissance. Les progrès réalisés pendant le demi-siècle qui suivra, se feront par alternance de booms technologiques et de périodes de glaciation. A partir des années 2010, avec la progression spectaculaire de la puissance de calcul des ordinateurs qui pourront traiter les mégadonnées disponibles -big data-, et les méthodes d’apprentissage nouvelles comme le deep learning, s’appuyant sur des réseaux de neurones, un tournant rapide va s’opérer (avec de nombreuses réalisations comme la reconnaissance faciale, des aides à la traduction, dans les transports et la conduite…). Mais c’est l’apparition en 2023 du robot conversationnel ChatGPT, une « IA générative » capable de créer des textes et des images, qui a mis en lumière l’impact considérable que cet outil pourrait avoir sur nos vies. A tel point que le sigle « IA » est maintenant devenu un buzz-word, un concept fourre-tout.

Ce n’est pas ici le lieu de développer les multiples applications de l’intelligence artificielle, ni sa réglementation, en pleine effervescence, et encore moins ses bases techniques.

Santé et IA

Dans le champ de la médecine, et de la santé plus largement, l’IA s’est très vite imposée comme un outil très prometteur, avec un fort impact dans 3 grands domaines :

• diagnostique : dépistage précoce, voire prévention des maladies,
• thérapeutique : élaboration de protocoles précis et personnalisés,
• expérimental : analyse des mégadonnées recueillies auprès des patients, élaboration de protocoles de recherche, publications scientifiques.

Au moment où apparaît la médecine dite « 4 P » (prédictive, personnalisée, préventive et participative), on voit bien la place que l’IA est appelée à prendre dans son développement.

Mais l’IA suscite aussi, avec la même intensité, des inquiétudes légitimes :

• Les défis éthiques et déontologiques qu’elle engendre, car ces nouvelles procédures, si d’aventure elles étaient utilisées seules, effaceront des siècles de médecine « humaniste ». C’est ce que certains appellent le « pouvoir algorithmique »,
• Des préoccupations sur la confidentialité des données massives recueillies lors de leur stockage et de leur exploitation),
• La prudence vis-à-vis de publications scientifiques, qui peuvent dorénavant être écrites par l’IA (et exposées à des biais d’interprétation et d’analyse).

L’IA est donc bien une mise à l’épreuve sans précédent de la médecine de la personne ; elle apportera une aide inestimable à tous les praticiens, mais c’est à eux que reviendra finalement l’obligation de proposer une décision raisonnée, éclairée, adaptée au patient et d’en assumer la responsabilité.

" Espérons le meilleur, dans cette révolution en cours : une médecine toujours plus efficace, grâce à « l’outil IA » qui devra aider le médecin sans jamais le remplacer. C’est tout l’enjeu des rapports à venir entre l’IA et l’expertise humaine".

Le conférencier :  le Professeur Bernard Nordlinger

Il développera tous ces aspects, si mouvants (extrême rapidité des progrès de l’IA) et si délicats (la santé est bien au coeur de nos préoccupations). Son bref CV atteste de sa légitimité pour animer cette soirée : Professeur émérite, chirurgien oncologue digestif à Paris, membre de l’Académie nationale de médecine, il a créé en 2017 avec le mathématicien Cédric Villani, membre de l’Académie des sciences, un groupe mixte de travail : « Santé et intelligence artificielle » (dont plusieurs travaux ont déjà été publiés comme « Santé et Intelligence artificielle » en 2018, et « Médecine et intelligence artificielle » en 2022).






 

Informations utiles 

Entrée gratuite
Jeudi 7 mars à 18h
8 avenue Rockefeller, 69008 Lyon
Amphi C du bâtiment J.F Cier
Accès station Grange-Blanche (métro ligne D, tramway T2, bus)