Distinction / prix


Prix Jeunes Talents l'Oréal-UNESCO 2024 : deux lauréates UCBL

Marine Dubreucq et Muzhda Haem Rahimi, doctorantes à l'UCBL sont lauréates du Prix Jeunes Talents 2024 de la fondation L'Oréal-UNESCO. Une reconnaissance de leur parcours remarquable et de leur engagement, en tant que femme scientifique et en faveur des femmes.

Muzhda Haem Rahimi, doctorante au Laboratoire Physiopathologie de l'immunodépression associée aux réponses inflammatoires systémiques (PI3)

Née à Kaboul, Muzhda suit des études de pharmacie à l’Université de Kaboul. Elle effectue un premier stage en France en 2008 aux hospices civils de Lyon, dans le domaine de l’hématologie et de l’immunologie. Poursuivant ses études entre l’Afghanistan et la France, elle se spécialise en immunologie. En 2009, elle est nommée doyenne de la Faculté de Pharmacie de l’université de Kaboul. Puis, après l’arrivée des talibans au pouvoir, et les restrictions imposées aux femmes, elle décide de postuler pour une bourse doctorale à l’Université Claude Bernard Lyon 1. Grâce à une collaboration entre l'Institut des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques (ISPB) de l’UCBL et la Faculté de Pharmacie de Kaboul, elle commence en 2022 une thèse au Laboratoire Physiopathologie de l'immunodépression associée aux réponses inflammatoires systémiques (PI3 - Université Claude Bernard Lyon 1).

Elle s’intéresse aux mécanismes inflammatoires et immunosuppresseurs responsables des altérations immunitaires chez les patients admis en réanimation (par exemple après un sepsis, un polytraumatisme, une chirurgie lourde…). Face à une grande hétérogénéité des réponses immuno-inflammatoires des patients en réanimation, son principal objectif est de développer et de valider des biomarqueurs qui permettront d’individualiser l’immunothérapie de ces patients. À long terme, ces travaux pourraient permettre de diminuer la mortalité en réanimation et améliorer la prévention des infections secondaires. Pour Muzhda, ce prix est la reconnaissance de « ses efforts, de son engagement, de sa passion et de sa résilience pour la recherche ».
 

Marine Dubreucq, doctorante au Laboratoire de Recherche sur la performance des soins (Reshape)

Sage-femme de formation, Marine Dubreucq s’oriente vers la psychiatrie périnatale en 2017. À cette époque, elle constate que l'offre de soins de santé mentale reste un aspect encore marginal dans l’accompagnement des femmes pendant et après leur grossesse. Or, les problèmes de santé mentale périnataux touchent 1 femme sur 5 et 1 homme sur 10. Plus grave, la dépression est la première complication de la grossesse en France - touchant environ 100 00 femmes par an -, et le suicide la principale cause de mortalité maternelle en post-partum au sein de plusieurs pays européens - on décompte 1 suicide toutes les 3 semaines en France. Pourtant, 80% de ces suicides sont jugés évitables. Les professionnels de santé s’emparent donc peu à peu de ce sujet, plaçant au premier plan l’enjeu de la formation des sages-femmes en santé mentale périnatale.

C’est justement le sujet de thèse de Marine au Laboratoire de Recherche sur la performance des soins (RESHAPE - Inserm/Université Claude Bernard Lyon 1). Mêlant des regards croisés entre professionnels de périnatalité, professionnels de psychiatrie et parents confrontés aux problématiques de santé mentale – qu’il s’agisse de troubles préexistants, émergents pendant la grossesse ou après la grossesse -, son objectif est d’améliorer la formation des sages-femmes. D’une part pour repérer plus tôt les parents confrontés à des problèmes de santé mentale et mieux les orienter dans leur parcours de soin ; d’autre part pour déstigmatiser les problématiques de santé mentale périnatale, qui constitue encore un frein à l’accès au soin. Pour Marine, ce prix permet de donner un regard différent sur la maïeutique, considérée comme discipline académique depuis très récemment. « C’est aussi une fierté de développer une offre de santé mentale destinée aux femmes et de montrer que c’est aussi important de faire de la recherche qui va aux femmes ».


À Lyon, deux autres jeunes chercheuses font partie des lauréates :

  • Amélie Joly, doctorante à l'Institut de génomique fonctionnelle de Lyon (IGFL, CNRS/ENS de Lyon/Université Claude Bernard Lyon 1)
  • Lise Morlet-Decarnin, doctorante au Laboratoire de physique de l'ENS de Lyon (LPENSL, CNRS/ENS de Lyon)


Crédits photographies : © Fondation l'Oréal-Richard PAK

Publié le 15 octobre 2024 Mis à jour le 16 octobre 2024