Anamnesis : quand l’art transforme la relation soignant-soigné en fin de vie

Présentation du service

Une initiation à la recherche basée sur l'art en Ue Rb29

ANAMNESIS

En 2024-2025, les étudiants de l’Ue Rb29 Arts et soins en fin de vie ont créé une intervention en art avec des médecins en soins palliatifs et des artistes en danse, poésie et musique dans le cadre d’un partenariat avec le musée des beaux-arts de Lyon. Pendant 8 mois, ils ont approfondi leur compréhension de la mort, de la souffrance, de la fatigue et de la fin de vie en explorant ce que l’art « sait », exprime et représente de ces dimensions anthropologiques. Ils ont en particulier travaillé sur la notion de « juste présence » et de « faire corps ».

Quelques verbatims permettent de saisir ce que ces jeunes futurs médecins ont pu comprendre à travers la création artistique.

Ils ont tout d’abord expérimenté la puissance expressive de l’art :
 
A1. Ce que j’ai découvert à travers les interventions des artistes qu’ils soient danseur, musicien, vidéaste ou poète c’est le pouvoir de l’art à permettre l’expression. L’œuvre ne sert pas à expliquer mais à faire sentir et exprimer. Elle offre une occasion de mettre en valeur la subjectivité du patient, son imaginaire, ses émotions et ses désirs. 02.04.2025

Ils ont aussi perçu que l’art permet de se situer dans une juste présence, qui rejoint l’intensité de l’expérience vécue par le patient :
 
A2. … une forme de présence intensément vivante. Plus que des gestes ou des mots, ce sont des regards, des silences et des émotions qui m’ont rappelé ce que signifie le mot “ensemble” : c’est créer un espace commun ou chacun à sa place et ou la vulnérabilité crée le lien plutôt que la solitude. 02.04.2025

Enfin, ils ont été transformés par l’art :
 
A3. … déplacé ma démarche de soin en redonnant toute sa place à la subjectivité et à l’humain au-delà du soin technique. J’ai appris au fil des interventions que loin d’être un luxe, l’art pouvait devenir un véritable levier de transformation de la relation soignant-soigné. 02.04.2025


Sous l’ombre de la mort, la relation esthétique vient donner sens à ces situations limites. Elle permet aussi de donner forme à l’indicible et l’invisible, de créer un lien là où la parole n’est plus. Ainsi un étudiant souligne avoir compris l’expérience de la fatigue qu’une personne en fin de vie peut ressentir à travers une scène de théâtre en mobilisant sa propre expérience de la fatigue exacerbée par la sensibilité des mots. Cette expérience esthétique fait que plusieurs étudiants ont décidé de changer leur pratique, en étant moins focalisés sur le résultat et en se mettant plus à l’écoute et en désirant entrer en relation avec la personne. Un autre étudiant mobilise l’étymologie de palliatif – pallium – couverture ou manteau, et parle de l’art « comme manteau (qui prend soin) » autant du patient que du soignant. A travers l’art et l’imaginaire, ils ont initié une transformation de soi.



Découvrez le teaser : https://myvideo.univ-lyon1.fr/permalink/v126ae5322482ia1w0ve/iframe/

 
ANAMNESIS
Un projet d’intervention en art dans le cadre de l’UE Rb29
Sarah Carvallo
Collège des Humanités et Sciences Sociales | Faculté de médecine Lyon Est